Lydia Quinola, DSAA Créateur/Concepteur, ESDRA, Lyon, 2011.
Certaines sociétés créatives se distinguent de l’american way of life, c’est-à-dire d’une consommation exagérée et déraisonnable de biens. Elles ne considèrent pas qu’il faille avoir ou acquérir pour faire partie d’une société accomplie.
Le projet prend à contre-pied la consommation, puisqu’il met à mal l’objet en le dématérialisant, le déstructurant et l’appauvrissant. Par le biais du projet, la minimisation de la fonction au profit d’une esthétique trop prononcée est dénoncée dans la conception des nouveaux objets.
Il s’agit d’aller jusqu’au degré zéro de l’objet en le réduisant à son essentiel, c’est-à-dire à ses caractéristiques fonctionnelles et sa forme significative, qui nous permettent de le reconnaître. Les objets de rangement et d’éclairage seront conçus avec de l’adhésif, qui leur permet de se fixer à l’espace dans lequel ils évoluent.
L’adhésif matérialise le signe de l’objet par sa trace, son fantôme. Ce projet est un moyen de reconsidérer ce qui nous entoure ainsi que de manifester sa durée de vie limitée.
Mais le projet évolue en deux parties, la première est un guide rassemblant les différentes expérimentations objet/adhésif afin d’ouvrir le concept à celui qui remettrait en cause sa propre consommation. Ce guide propose des stickers étudiés selon les diverses expérimentations.
Puis le point culminant du projet serait le site web mi-participatif/mi-communautaire, Les créatifs anonymes. Ce site web est un moyen de créer une communauté afin de s’identifier à un groupe, d’être confiant et d’assumer ses convictions. Le projet prend vie dans les mains de ces « créatifs anonymes » afin que l’objet s’adapte à l’espace de l’usager et à l’usager lui-même.