« Notre revue, en centrant l’intérêt de chacun de ses numéros sur un sujet particulier, s’est ainsi efforcée de classer, sinon d’épuiser, les différents secteurs de la production industrielle où les relations du designer et de l’ingénieur s’avéraient les plus urgentes. » Editorial d’Esthétique Industrielle n° 64, "Meuble et industrie", décembre - janvier 1963-64, par Jacques Dumond, Claude Parent, Jean Sargueil et Jan-Lin Viaud.
ASPIRATIONS DE LA REVUE
Esthétique Industrielle n° 66,
« Le matériel de physique » ,
mai-juin 1964,
par Henri Viénot
« Il est nécessaire de rappeler la définition de cette discipline jeune et encore
mal connue de certains pour faire disparaître des idées fausses génératrices de
jugement erronés. L’esthétique industrielle a pour objectif de mieux adapter notre
monde industriel à l’Homme, à ses besoins, à ses aspirations profondes. »
INTOXICATION ÉDUCATIVE
Esthétique Industrielle n° 44,
« La Table »,
janvier-mars 1960,
par André Marie
« Autrement dit, l’éducation esthétique du public, il ne faut pas la concevoir comme
un endoctrinement logique, mais comme un entraînement pratique, presque
comme un envoûtement. N’attendons pas qu’un raisonnement conduise le public
à préférer l’objet, l’outil ou la machine esthétique... nous attendrions longtemps.
Nous attendrions éternellement car le choix esthétique n’est pas de l’ordre de la
raison résonnante, pour les personnes dont le goût a été formé par la nature ou
par l’art pour reprendre le mot de Montaigne, ce choix est de l’ordre de l’intuition
pour les autres. Il peut devenir de l’ordre du réflexe. Or, un réflexe ne s’acquiert
que par un long usage, par une intoxication assidue, répétée, inlassable. C’est
à l’occasion du réflexe esthétique, encore une fois, que les images des livres, du
cinéma ou de la télévision peuvent y pénétrer, mais c’est le maniement fréquent de
l’objet esthétique qui implantera peu à peu, et profondément, c’est-à-dire presque
au niveau de l’inconscient, l’exigence esthétique et ce que j’appellerai la “promotion
sociale esthétique”. »
STUPÉFIANTE DÉCOUVERTE
Esthétique Industrielle n° 52-53,
« I.C.S.I.D »,
novembre-décembre 1961,
par Pierre Jahan
« Lorsqu’en 1931 parut le premier album de photos des Éditions "Art et Métiers
Graphiques", le grand public découvrit avec stupéfaction que la photographie
pouvait être autre que de paysage ou de portrait (Atget qui, quelques décades
auparavant, l’avait d’ailleurs bien compris fut précurseur... et solitaire). »
CORRÉLATIONS
Esthétique Industrielle n° 45,
« Arts Graphiques »,
avril-juin 1960,
par Charles Peignot
« Pour simplifier, nous ne considérons ici que deux cas extrêmes : l’édition et la
publicité. Toute typographie se justifie par des possibilités de lecture ou de vision.
L’édition implique lecture, à quelques exceptions, titres, chapitres, titres courants.
La publicité implique vision, à l’exception des textes explicatifs ou documentaires
qu’elle comporte, soit là deux thèmes de travail pour le typographe et qui doivent
le guider tant dans le choix des formes de lettres que dans la manière de les
assembler et de valoriser l’esprit ou les mots. »
IMPLICATION INDUSTRIELLE
Esthétique Industrielle n° 61,
« Le Jouet »,
mai-août 1963,
par Jean-Lin Viaud
« Nous avons demandé à M. Doublé, fondateur du Bureau de Recherche et
de Sélection de Matériel Éducatif, de rédiger un texte consacré aux différents
problèmes qui se posent aux fabricants, aux éducateurs et aux parents pour la
réalisations et le choix du bon jouet. Qu’il soit très vivement remercié de nous
avoir aidé dans notre tentative pour montrer qu’un bon jouet est d’abord un beau jouet. »
HARMONIE URBAINE
Esthétique Industrielle n° 65, « La Ville »,
mars-avril 1964,
par Paul Delouvrier
« La ville est en soi un objet : elle aura la beauté d’une sculpture dans la mesure
où elle dégagera une harmonie dans son plan, un équilibre dans la répartition entre
espaces verts et quartiers habités, un rythme dans la ligne de ses monuments et de
ses maisons. [...] Dans une société prospère, où le rythme de croissance est continu, l’Art est un besoin vital, le droit à la Beauté un droit ressenti au même titre que le droit à la liberté. »
POSITIONNEMENT AMBIGU
Esthétique Industrielle n° 47-48,
« Industrialisation du bâtiment »,
octobre-décembre 1960,
par Claude Parent
« Dans le domaine du bâtiment, aussi, l’esthéticien industriel a son droit à la
vie. Mais sa position devant l’architecte est très délicate. Dans un ordre d’idées
similaires, l’artiste peintre ou le sculpteur, le plasticien intéressés par le problème
de l’intégration des arts dans l’architecture, se trouvent dans une position analogue
devant l’architecte. Ou plutôt l’architecte, maitre-d’œuvre incontesté jusqu’alors,
sentant l’inconsistance actuelle de son rôle de chef d’orchestre, mais connaissant
sa nécessité absolue, doit trouver une attitude devant l’esthéticien industriel ou
devant le coloriste-conseil. »
EN DEVENIR
Esthétique Industrielle n° 60,
« La création architecturale et son orientation »,
mars-avril 1963,
par Claude Parent
« C’est cet appel des créateurs vers un devenir architectural “extraordinaire” qui nous a le plus frappé dans les articles que vous allez lire, et nous en ferons notre
conclusion. »