Douglas Adams (1952-2001) a été brancardier, charpentier, vendeur de poulaillers, vigile... Il est surtout connu pour avoir commis The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy (H2G2 pour les aficionados) : un feuilleton radiophonique délirant diffusé par la BBC en 1978. Que cette nouvelle saison lui soit dédiée !
Publié sous sa forme littéraire dès 1979, The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy connut un franc succès dans le monde anglo-saxon et s’imposa aussitôt comme un incontournable de la science-fiction. Il apparaît effectivement en haut de la liste des meilleures ventes du Sunday Times l’année même de sa parution. En 1984, il passe le cap du million d’exemplaires vendus. En 2003, il avait encore sa place dans le top 5 des livres les plus appréciés au Royaume-Uni.
Sa trame générale est simple, efficace : suite à un projet de déviation intergalactique, la Terre est détruite et, sauvé par un ami extraterrestre, un Anglais lambda erre de planète en planète – notamment en quête d’un bon bistrot où se rincer la gorge.
Au fil de sa carrière, Douglas Adams augmenta sans cesse cette intrigue au point d’aboutir, selon ses propres termes, à une improbable « trilogie en cinq tomes ».
Si la traduction française fit également grand bruit, c’est d’abord à cause du titre que lui choisirent les éditions Denoël en 1982 : Le Guide du routard galactique.
Le Routard – le vrai, le Terrien – porta plainte, ce nom ayant été déposé à l’INPI en 1975. Le roman devait donc être rebaptisé. Le Routard galactique que Denoël édita en 1990 ne plut pas davantage aux ayants droit du célèbre guide hexagonal. Publié en 1993, Le Guide galactique ne subit plus aucune attaque : le titre français avait enfin trouvé sa formulation définitive.
L’absurdité de tels litiges dut plaire à Douglas Adams, non seulement parce qu’il fut lui-même un expert incontesté du nonsense, mais surtout parce que son récit évoque précisément une maison d’édition qui, pour publier un guide touristique universel (inséparable compagnon de route des héros du roman), récupéra des données :
« sur le dos d’un paquet de flocons d’avoine, non sans avoir hâtivement entrelardé le tout de quelques notes, à seule fin d’éviter les poursuites sous le coup des incroyablement tortueuses Lois galactiques sur le droit d’auteur » !
Le Guide galactique n’en reste pas moins, aux dires du narrateur, « l’un des plus remarquables et sans doute le plus réussi de tous les livres jamais publiés par les grands éditeurs de la Petite Ourse. […] Ce livre a même supplanté depuis longtemps la grande Encyclopédie Galactica comme dépositaire classique de la sagesse et de la connaissance car, malgré ses nombreuses omissions, […] il n’en surpasse pas moins les ouvrages antérieurs et plus classiques sur deux points importants : primo, il est légèrement moins cher et secundo, sur sa couverture on peut lire en larges lettres amicales la mention : PAS DE PANIQUE ! »
Dans le feuilleton radiophonique originel, la forme que prend ce guide galactique n’est pas clairement exprimée. Il s’affirme comme une voix off dématérialisée qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le « livre lunaire » qu’imaginait Savinien Cyrano de Bergerac en 1657 dans son Histoire comique des États et Empires de la Lune. Un miraculeux livre qui n’a « ni feuillets ni caractères » et où :
« pour apprendre, les yeux sont inutiles ; on n’a besoin que d’oreilles. »
Cependant, lorsqu’en 1981, la chaîne BBC Two proposa à Douglas Adams d’adapter son œuvre pour le petit écran et d’en tirer une série télévisée en six épisodes, le guide devait impérativement être incarné par un objet. C’est l’infographiste Rod Lord qui parvint à lui donner cette inédite identité matérielle et visuelle.
Dès que les protagonistes dégainaient une sorte de proto-iPad pour consulter une entrée du guide, de psychédéliques animations apparaissaient ainsi aux yeux des téléspectateurs :
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Avec notre nouvelle saison Le Guide du designer galactique, nous avons voulu augmenter l’ouvrage de Douglas Adams d’un appendice tardif. Alors, avant que vous ne consultiez ces nouvelles entrées spécialisées, n’oubliez pas une chose :
LE GUIDE EST EXACT. LA RÉALITÉ EST BIEN SOUVENT ERRONÉE.
En vous souhaitant une bonne pérégrination galactique !
L’Équipe Strabic
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