L’effet boule à neige - "La France en relief" présente jusqu’au 17 février prochain d’importantes pièces de la collection des plans-reliefs de Louis XIV à Napoléon III. Seize cartes exceptionnelles sorties de leur grenier des Invalides, restaurées et exposées sous les spotlights dans la nef du Grand Palais, qui devient ainsi une immense et prestigieuse boule à neige pour ces bouts de France.
MHF - Cette exposition est la première de la Maison de l’Histoire de France sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy. Eric Deroo, commissaire général de l’exposition, explique que la démarche de cette exposition illustre bien l’un des rôles que la Maison de l’Histoire de France entend avoir : ’’S’appuyer sur des objets de l’Histoire pour mener une réflexion contemporaine : qu’est-ce qu’un espace, qu’est-ce qu’un territoire ou au-delà même, qu’est-ce que que la France, qu’est-ce qu’être français ?’’ Un petit accent politique qui ne sera pas du goût de tout le monde.
Les plans-reliefs sont le reflet de la conquête, de la préservation et donc de la définition des frontières de la France. La Maison de l’Histoire de France commence donc ici par l’essentiel : l’identité du territoire.
Vous êtes ici - L’exposition réalise un exploit et pas des moindres : à peine arrivé sous la nef, on ne regarde pas en l’air mais on pique du nez. Une carte de France géante se trouve sous nos pieds et nous voilà lancés dans des enquêtes géographiques à la recherche de lieux familiers, de lieux de résidences passés, actuels et futurs, de lieux de villégiatures, etc.
L’effet WOW* ! (*Waho et World of Warcraft) - Le côté ’’France miniature’’ et plateau ’’Warhammer’’ séduisant et spectaculaire ne doit pas effacer l’usage premier de ces plans qui sont nés d’un besoin militaire : se représenter le plus précisément possible les théâtres d’actions épineux situés la plupart du temps sur les frontières du pays, avant même l’aviation, l’aérospatiale, l’IGN et Google Earth. Cette vision panoptique tridimensionnelle des théâtres d’action permettait de se projeter et de simuler au mieux les futures actions. Un théâtre de répétition ou l’on joue à la guerre avant de la faire réellement.
Décorum - La scénographie opère un contraste quelque peu gênant. Les écrins des plans-reliefs ressemblent à des structures de plateaux de télévision où l’OSB hâtivement peint côtoie les projecteurs de cinéma, où le bois patiné et minutieusement travaillé des plans se voit emballé de bâches plastiques imprimées, où les miroirs impressionnants côtoient des longues-vues factices.
Trop de grandiloquence pour ces pièces qui brillent par la retenue de leur minutie perfectionniste.
"La France en relief - Chefs-d’œuvre de la collection des plans-reliefs de Louis XIV à Napoléon III", Grand Palais, Nef, PARIS - jusqu’au 17 février 2012. Images : © Noë Brand.