Margaux Vigne, Mémoire de recherche de master 2 option "Territoires à l’œuvre", département des enseignements plastiques, ENSP, Versailles, 2011.
Que signifie le paysage quand on ne voit pas ? Comment le perçoit-on ? Comment en parle-t-on ? Comment peut-on malgré tout le dessiner ?
Trois livres, comme trois projecteurs, qui donnent chacun un éclairage différent sur la question du paysage invisible.
Un premier livre résume mes recherches.
Un deuxième propose sept récits subjectifs d’un même parcours, proches de monologues théâtraux, résultats d’un travail de ré-écriture d’enregistrements de balades en aveugle.
Le troisième livre, une sorte d’album, est le fruit du travail plastique engendré par ces réflexions. Les images se mélangent aux phrases, et les mots viennent des autres (des livres, des gens rencontrés, des balades). Attentivement choisis, sortis de leur contexte et mélangés, mis en formes et en images, cohabitent des citations de grands hommes et des remarques d’inconnus.
La cécité fut comme un endroit où aller chercher le paysage alors qu’il est censé ne pas y être.
Exprès.
Pour voir, justement !
Ou pour apprendre à voir autrement.
Là où la vue, la description, les images et les repères habituels sont inutiles, il faut chercher d’autres moyens de parler de paysage, d’autres manières de rendre un lieu présent et perceptible, d’autres structures de sens.
