Pauline Androlus, DSAA Design Produit Mobilier, École Boulle, Paris, 2011.
Percevoir autrement les activités domestiques.
De par leur cécité, les non-voyants et les malvoyants créent de nouveaux gestes, de nouveaux usages, et développent les autres sens. Ce projet met en exergue cette force créatrice.
En réintégrant l’acte du toucher au quotidien, « les yeux derrière la tête » répond aux besoins des déficients visuels dans les activités domestiques : cuisiner et manger.
La finalité est de permettre (intervenir où il n’y a pas encore d’usage), d’accompagner (intervenir où il y a un usage malhabile), d’accentuer (approuver et améliorer un usage) et de témoigner (valoriser en invitant à s’approcher et à toucher).
Ce projet donne à voir autrement les objets du quotidien, donne du corps aux usages, et conduit à une réflexion sur les rapports sensoriels et utilitaires que l’usager peut entretenir avec eux.
« Les yeux derrière la tête » offre plus d’autonomie et d’aisance aux personnes déficientes visuelles et suscite une nouvelle préhension et perception des objets pour les personnes voyantes.
En conduisant aussi bien les déficients visuels que les personnes clairvoyantes vers une réalité plus perceptive et tangible, le dessein est de porter un nouveau regard sur la déficience et d’abaisser les barrières entre voyants, malvoyants, et non-voyants.
« Les yeux derrière la tête » engage une réflexion sur la place du toucher dans notre approche des objets de l’habitat.