« Nous entrâmes dans une immense pièce au plafond bas, et nos yeux tombèrent sur une rangée interminable de cochons morts, couchés sur le dos, les pattes tendues vers le ciel en une muette prière. » F.L. Olmsted, A Journey through Texas, New York, 1857.
Cf. Siegfried Giedion, Mechanization Takes Command, 1948 + L’Abattoir moderne, Paris, 1916.
Les historiens de l’architecture ont beaucoup parlé de la modernisation des abattoirs mais, au fond, bien peu de celle des porcheries associées… À la croisée de la Charte d’Athènes de Le Corbusier et de La Ferme des Animaux d’Orwell, la petite brochure Porcheries Modernes, Conception, Construction, Aménagements nous éclaire à ce sujet.
Distribuée gratuitement à la fin des années 1950 par le Centre d’Information de l’Industrie des Chaux et Ciments, celle-ci vient nous montrer par A + B (A comme Andouillette, B comme Bétonnière) que :
« Un bon porc, c’est une question de logement » !
Rem Koolhaas, New York Délire, Paris : Éditions Parenthèses, 2002, p. 249.
Excusez le fâcheux rapprochement mais il semblerait en effet que le cochon comme le clochard, ainsi que le rappelle Rem Koolhaas, soit « le client idéal de l’architecture moderne : perpétuellement en quête d’abri et d’hygiène, amateur convaincu du soleil et du plein air, indifférent aux doctrines architecturales et aux agencements formels ».
