Sophie Cure. DSAA Communication Visuelle, ENSAAMA Olivier de Serres, Paris, 2011.
Vive la dyslexie ! C’est grâce à cet OLNI* (*0bjet Littéraire Non Identifié) que j’ai rencontrée l’association Puissance Dys pilotée par une orthophoniste hâte-y-pique Béatrice Sauvageot.
J’ai participé toute l’année aux ateliers avec les dyslexiques ; les dyslexiques avec leur candeur ingénue, leurs associations tordues, leur spontanéité déconcertante.
Les dyslexiques qui ne sont pas défaillants, mais différents, seulement des lecteurs contrariés par l’apprentissage scolaire classique de la lecture et de l’écriture.
Nous avons travaillé en collaboration sur la conception d’outils graphiques qui constituent des étapes neurologiques pour accompagner les dyslexiques vers une lecture autonome et épanouie, pour éveiller le plaisir de lire et écrire.
Il s’agit de lever les inhibitions par le jeu, aborder l’écriture par le dessin, plonger dans la lecture par la couleur, l’image…
Mon travail s’est tissé petit à petit grâce à l’expertise de l’orthophoniste, l’immersion au sein des ateliers, les tests auprès des dyslexiques...
"Les dyslexiques lisent mieux en négatif", "les dyslexiques ont besoin de bruit pour se concentrer" : voilà quelques "scoops", point de départs de ma recherche.
Ces constats engagent des questionnements graphiques et typographiques autour de la perception de la lettre, du mot, du texte, qui ont donné naissance à tout un kit d’outils : des jeux de cartes (Les jeux Bilexie, Anachromes et Entre-deux), des carnets de lecture (les Clusters), un Cahier officiel de concentration et mémorisation (officieusement "le cahier de ratures, gribouillages et autres cachotteries"), des Cartes fétiches (cartes sérigraphiées, qui sont des outils de diagnostic pour les thérapeutes), un site web, etc.