« La meilleure façon de marcher, c’est encore la nôtre, c’est de mettre un pied devant l’autre et de recommencer. »
Sagesse scoute qui a ses limites : la pesanteur.
Dessiner une chaussure de marche galactique n’est pas aisé. Bien que beaucoup s’y soient déjà essayés (designers, ingénieurs, inventeurs fous, pop stars…), les astronautes sont toujours les plus mal chaussés.
Pour caler leurs pieds, ceux-ci utilisent des dispositifs plutôt basiques, composés d’un carré de 30 x 30 cm de scotch monoface à haut pouvoir fixant et d’une bande de tissu de 5 cm x 15 cm accrochée sur le côté non adhésif du carré. Ils glissent leurs pieds entre la bande de tissu et le côté non adhésif pour se stabiliser. Ces carrés sont disposés à des endroits stratégiques dans la navette, ils sont moyennement pratiques et comme ils sont "mous", la position est très fatigante.
Expérience relatée par l’astronaute français J.F. Clervoy] (ESA) le 2 nov. 2007 auprès de L. THIBERGE, G. TOULLEC, J. NUSSBAUMER, T. MATHIEU, J. FOURÉ. Cf. Spacewalk, Projet Scientifique Collectif, Rapport Final, École Polytechnique, 2008.
À l’intérieur d’une station, les astronautes portent des chaussettes de tennis. Ils regrettent de ne pas avoir entre l’orteil et les autres doigts de pied un séparateur, comme cela se fait dans certaines chaussettes, qui pourrait être plus pratique. En extérieur, il existe des modules de fixation des pieds compatibles avec le scaphandre, un peu plus rigides (arceaux en métal). Ils sont eux aussi assez peu pratiques.
Il y a plus de quarante ans, alors qu’il collaborait avec la NASA sur le projet du Skylab, le designer Raymond Loewy faisait déjà ce constat et projetait de :
« munir les sandales des astronautes de pinces qui les maintiendraient accrochés aux grillages du sol et du plafond ».
Raymond Loewy, un pionnier du design américain, éditions du Centre Pompidou, 1990.
Le projet est resté lettre morte et le problème, irrésolu.