Une Saison Graphique
Retours du Havre

Article écrit par Sophie Cure

Non loin de la colossale église d’Auguste Perret et du Volcan du brésilien Oscar Niemeyer, Une Saison Graphique 14 bat son plein. Après une semaine d’inauguration, kermesse graphique et autres festivités, les expositions du jeune festival havrais sont désormais officiellement ouvertes. Pour ceux qui n’auraient pas (encore) remonté la Seine jusqu’au port du Havre, retour en images.

♦ Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un concours hippique organisé dans l’impressionnant atrium de la Bibliothèque Universitaire, c’est Richard Niessen qui revient en France avec une nouvelle installation spectaculaire. Pour le graphiste hollandais du studio Niessen & De Vries, chaque exposition est l’opportunité de questionner sa pratique. À la moderniste et compacte TM-City, présentée à Chaumont en 2007, se succède l’aérien Compendium Hermétique de Maçonnerie Typographique.
Vingt-six affiches transpercées de toute part sont brandies vers le ciel, reliées les unes aux autres par un charivari coloré de mikados géants. Mais cet apparent bric-à-brac est bien plus ordonné qu’il n’y paraît : les vingt-six affiches, réparties dans trois constellations différentes, sont associées chacune à une lettre de l’alphabet.
Dans la lignée de TM-City, cette exposition est un système complet, autonome, presque holistique. Rien n’est laissé au hasard : même les sacs de rangement sont des pièces de l’exposition.



♦ Quelques blocs plus loin, à la galerie 65 de l’ESADHaR, on découvre la nouvelle création alphabétique de la graphiste Fanette Mellier, habituée des festivals et résidences. À l’instar des pangrammes affichés aux murs (écrits par Vincent Vauchez), les visiteurs sont invités à piocher et composer avec cet alphabet hétéroclite.
Vingt-six caractères de différents formats, dessinés pour l’occasion et imprimés avec diverses techniques (sérigraphie, taille douce, offset, riso, impression via Internet, etc.) sont rangés dans une casse typographique colossale. Pour le dessin de chaque lettre, Fanette Mellier utilise les contraintes techniques (format, couleur…) des différents imprimeurs partenaires comme point de départ créatif. Par exemple, la forme du O imprimée en livret présente autant de versions que de pages ; réalisé chez un prestataire d’impression de marque-page, le J est élancé, contenu par ce format bien spécifique. Au final, pas moins de 26 000 tirages, avec presque autant d’imprimeurs et de techniques d’impression que de lettres dans l’alphabet ! Un sacré catalogue d’imprimerie !


♦ Au carré du Théâtre de l’Hôtel de ville, c’est l’impression riso qui est à l’honneur.
Le prolifique Felix Pfäffli investit l’entrée du théâtre avec ses affiches d’une impressionnante diversité. On retiendra notamment sa série foisonnante pour le théâtre Südpol : couleurs puissantes et dégradés savoureux au programme.


♦ À découvrir aussi, au détour des bâtiments en béton d’Auguste Perret :
Le Chaperon Rogue de Diane Boivin à la Maison de l’étudiant, les coulisses du magazine Georges à la Bibliothèque Municipale Armand Salacrou, ou encore la sélection d’affiches de Chaumont 2013 à la Consigne, Parvis de la Gare.

Amateurs de graphisme, d’architecture et de moules-frites, vous avez jusqu’au
27 juin…

Texte : creative commons - Photos : © Sophie Cure

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